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une vie normale ou presque...

une vie normale ou presque...
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15 mai 2017

J'ai menti....

Depuis le 7 décembre 2015, je mens. Depuis le 13 novembre 2015, je mens. Depuis le 14 juillet 2016, je mens. Depuis Stockholm, Saint Etienne du Rouvray, Berlin, Londres, je mens. Je dis que je n'ai pas peur, que la vie continue malgré tout mais je mens. Bien sûr, je sors, je passe des soirées en terrasse mais il faut avouer qu'il n'y a pas une seule fois où je ne pense pas à ce qui pourrait arriver. Le métro, je ne le cache pas, je l'évite dès que je peux, préférant le bus, le vélo ou mes pieds (maintien en forme garanti!). Manchester maintenant, et les Coptes en Egypte... J'ai été tellement de villes dans le monde que je me sens internationale. J'ai pleuré, hurlé en silence, tenté même de prier mais la seule phrase qui me venait en tête était "Mon Dieu! Pourquoi nous as-tu abandonnés?" (je me prends facilement pour Jésus quand je prie!). Je fulmine quand on me demande qu'ils n'aient pas ma haine. Ils l'ont. Ils ont enlevé à sa famille et à ses amis le plus charmant garçon qui soit: Thibaut, tombé au Bataclan. J'en ai marre de lancer des appels sur Facebook pour demander à mes amis s'ils vont bien, s'ils sont toujours en vie. J'en ai assez de rassurer ma mère. J'ai peur de prendre le train, l'avion, de me retrouver dans une fusillade en terrasse. J'encadre des groupes d'enfants pendant les vacances et je me demande comment je réagirai si un tireur nous prenait pour cible. J'ai peur, je ne le cache pas parce que je ne suis pas bravache et contrairement à ce que je peux écrire sur mon Facebook "I am afraid"! Ils ont ma haine mais je sais ne pas faire d'amalgames non plus et penser que tous les musulmans sont d'affreux sanguinaires. J'ai juste peur quand je regarde mon neveu et ma nièce et je me demande simplement quel monde nous leur préparons. Je n'ai pas peur de continuer à sortir en jupe mais combien de femmes n'osent plus le faire au sein même de Paris. Combien de temps encore? Combien d'enfants, comme les lycéennes prises en otage par Boko Haram? Combien d'étudiants comme au Kenya? Combien d'ados allant voir un concert?

En fait, je crois que j'en ai juste ras le bol... Fatiguée de tout celà. 

Mais aujourd'hui il a fait très beau... et 28 Coptes sont morts... Et on appelle ça la vie?

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17 février 2016

Putain de 18 février!

Déjà neuf ans... Brel avait raison, "on n'oublie pas, on s'habitue, c'est tout". On perd l'habitude de composer le numéro de téléphone, d'ailleurs on l'a même oublié. On oublie la raison de la dernière engueulade, celle qu'on regrettera toute sa vie parce qu'on n'a pas eu le temps de lui demander pardon. On se rappelle des souvenirs d'enfance, qui font sourire, qui mettent une larme à l'oeil, une larme tendre, un départ pour la chasse au petit matin en août pour l'ouverture du canard, on se souvient de discussions sur les livres et on se rappelle que c'est à lui que l'on doit l'amour des mots. On imagine quel grand-père il aurait été. Des souvenirs à la pelle, des bons, des mauvais , des bofs mais qu'on garde quand même parce qu'il a été le premier homme à qui on a dit "je t'aime". On se souvient que la moustache chatouillait quand il faisait des câlins et qu'un jour il est allé travailler avec une demie-moustache parce que ses deux filles n'arrivaient pas à se mettre d'accord! "Comme ça, tout le monde est content". je crois bien que le lendemain il l'a rasée totalement. On se souvient de ses yeux bleus si pleins de fierté le jour des résultats du bac. On a un peu oublié le son de sa voix et pourtant parfois elle revient d'un seul coup. On est devenue adulte, on a eu la chance de se connaître nous deux. On ne pense pas tous les jours à lui mais parfois on se demande ce qu'il aurait fait ou dit à tel ou tel moment. Les cheveux roses en Angleterre il y a deux ans l'auraient fait marrer.

Déjà neuf ans... On a mis du temps à apprendre à vivre sans lui. Ma soeur s'est mariée avec une chaise vide à la place de son père et ses enfants n'ont jamais connu leur grand-père. il continue à être présent malgré tout. Les films familliaux (les tout pourris en Super 8!) nous rappellent qu'on a porté ces sous-pulls orange qui grattent (on continue à vouloir coller un procès aux parents pour ces horreurs vestimentaires!), travelling avant vers la période robe à smocks (très dures à gérer quand on est plutôt garçon manqué! Allez grimper aux arbres en organza rose!), le premier foulard Céline pour aller monter à cheval parce qu'il trouvait ça chic, les premiers mocassins à gland (soupir!), les tentatives de shopping avec lui (le look perroquet multicolore de chez Benetton!), les tenues de soirée (re-soupir! la jupe-boule de chez Franck & Fils!). Les cours de valse avec lui qui valsait si bien avec sa femme (mal au coeur en y repensant, ça tourne ce truc!), plus sympa: le rock qui nous permet encore de briller dans les mariages aussi bien avec ceux de sa génération que les jeunes de nos âges! 

Déjà neuf ans... Son sourire, son regard, ses coups de gueule, ses facéties, ses délires comme embarquer toute sa petite famille dans le Sud de la France pour une semaine dans un hôtel cinq étoiles parce que la campagne le déprimait. Souvenir ahurissant de retrouver son père dans la piscine de l'hôtel à deux heures du matin, un cigare à la bouche, un verre de whisky à la main en train de faire la planche (la réponse mythique du concierge de l'hôtel à Maman qui demande où est son mari:"il nage Madame!")

Il reste dans nos mémoires et chaque année depuis neuf ans, on maudit cette saloperie de 18 février qui nous l'a enlevé. On lui a en veut de nous avoir laissé seuls. Il y a quelques mois, sa mère l'a rejoint. Mon grand-père l'attendait déjà depuis 1999. Ils sont réunis maintenant. Mais nous, le 18 février, on a toujours une pensée vers lui, plus appuyée que d'habitude. C'était il y a neuf ans... il manque toujours autant.

14 février 2016

"Casa toujours pimpante"!!!

Depuis ma plus tendre enfance, je suis plutôt désordonnée... Non, il faut être honnête le mot "bordélique" a été créé pour moi en fait! Mon mode de vie habituel c'est Hiroshima après la bombe (tout de suite, ça pose le personnage!). Malgré tout, on peut être désordonnée de façon très organisée. J'ai bien conscience que le concept est quelque peu aléatoire mais c'est pourtant la vérité; je me retrouve très bien dans mon bazar. Adolescente, dès que ma mère rangeait ma chambre (pleine de bonne intentions!) et c'était le drame. Mon bouquin de philo par exemple était sous mon lit en haut à gauche à côté d'une chaussette orpheline, le livre d'histoire trônait fièrement au dessus de la grande bibliothèque de ma chambre, planqué entre un SAS et le fameux "j'élève mon enfant" de Laurence Pernoud. Pas très loin, au niveau "enfer" de la bibliothèque (livres sulfureux interdits aux minettes blondes de seize ans) on trouvait mon livre de maths. Lui, c'est une exception. On me l'a prêté neuf le jour de la rentrée et je l'ai rendu dans le même état le jour de la sortie, n'en ayant pas ouvert une page de l'année (valable pour mes classes de seconde et première, je fais une allergie chronique à cette matière!). Quant à ceux de physique ou de sciences naturelles, je ne suis même pas sûre de les avoir emprunté à l'école en seconde! 

Mon casier en classe était un savant enchevêtrement de copies non rendues (oups! j'ai oublié!), de feuilles volantes sans date, sans titre et à peine une indication sur le sujet. Mon carnet de correspondance croûlait litéralement sous les mots des professeurs dont mes parents n'ont plus vu la couleur le jour où j'ai réussi savamment à imiter leurs signatures! Technique qui m'a évité de nombreuses sanctions immédiates mais mauvais plan le jour des réunions parents-profs. "Comment ça vous n'avez pas vu le 4/20 en allemand? Vous avez signé la copie!" Seule technique à utiliser pour échapper à une réprimande engueulade en règle, tenter de faire croire aux parents qu'Alzheimer les guette et qu'à leur âge c'est super angoissant. Cette technique dite du "je rends ma mère cinglée" n'a duré qu'une fois et ma joue garde encore la cuisante douleur de la défaite (j'y croyais franchement!) et de la magistrale baffe que j'ai reçu! Je suis honnête quand même et aux vues des conneries de ce genre, je m'en suis plutôt bien tirée!

Ma chambre, elle, était un joyeux mélange entre Dresde après les bombardements alliés et Pompei après l'éruption du Vésuve! On y enjambait avec plus ou moins de réussite toutes mes affaires éparpillées sur le sol en prenant garde de ne pas écraser le boule de poil qui me servait de chat et trouvait délicieux les mille et une cachettes que je lui concoctais. En fait, voilà, c'était de la gentillesse pour lui! Bardot devrait me décorer de l'ordre du poil de chat d'or pour avoir tant contribué au bien être de mon animal.

Malheureusement avec l'âge, l'absence de la femme de ménage, ma mère quoi, a eu raison petit à petit de ma tendance au bazar. C'est tout de suite moins rigolo quand il faut faire son lit, ranger ses fringues (propres si possible!) et laver sa vaisselle sans aide extérieure. J'ai beau recalculer ma fiche de paie, je n'ai les moyens de m'offrir une femme de ménage, ne serait-ce que dix minutes tous les six mois. Alors ce matin, après une séance de sport qui m'avait filé une pêche d'enfer (ça aussi c'est un mystère que personne ne s'explique), j'ai pris mon courage et les choses en main: en trois heures de temps, mes 17 m² se sont transformés littéralement. Versailles ne doit pas être plus propre, plus grand certes mais pas plus propre!!! La seule chose qui m'embête un peu c'est que j'y ai pris goût! De la musique entraînante, je passe le balai en chantant style Blanche-Neige chez les sept nains. Je connais le risque que je prends: trouver cela de plus en plus agréable et y prendre goût! Et si je tentais le coup finalement,

13 février 2016

"Mademoiselle!: S'il vous plaît!"

A cette interjection, je stoppe mon élan. Ma tenue du samedi (jogging sans formes et vieux pull trop large) n'étant pas particulièremen,t attirante, je me doute qu'il doit s'agir d'autre chose. Je sors du supermarché avec un pot de délicieuse confiture à la ma,gue (découverte de mon beau-frère! Une tuerie -la confiture, pas le beau-frère!) et me dirige d'un grand pas vers la sortie de la boutique. Le vigile me demande de sortir mon achat de mon sac et m'en deman,de le ticket de caisse. Je lui rétorque d'un ton relativement peu aimable que je jette systématiquement ledit ticket mon portefeuille craquant sous le poids des autres marchandises précédemment acquises. "Où est le sac en plastique dans lequel vous l'avez mis?". J'ouvre des yeux ronds, quel sac? J'ai acheté un pot de confiture et mon sac à main est largement assez grand pour le contenir. Je réalise tout d'un coup qu'il m'accuse ni plus ni moins d'avoir volé ma confiture de mangue. Tâchant de rester polie, je lui explique que mon âme d'écolo se refuse à polluer la planète d'encombrants sacs qui mettront mille ans à s'autodétruire. En l'observant, hormi le fait qu'il soit noir, je m'aperçois qu'il est plus petit que moi et a une petite voix toute ridicule. Je lui fais donc part de mes habitudes anti-sac, lui signale que ma confiture de mangue m'a coûté la bagatelle de 2.3 euros, que l'automate m'a rendu 7.97 et que si ça ne le dérange pas, je vais rentrer dans mes pénates savourer mon achat. "je veux voir le ticket de caisse". Ma patience relativement émoussée depuis quelques jours a ses limites et je monte d'un ton. "Je vous répète que j'ai jeté le ticket, que je ne prends pas de sac quand le produit rentre dans mon sac à main et que cette histoire commence à devenir ridicule. Je ne peux m'empêcher de sourire ce qui semble avoir le don de l'exaspérer. "Vous ne sortirez pas du magazin sans m'avoir prouvé que vous avez bien acheté ce pot de confiture". Interloquée, je lui demande s'il a une solution puisqu'il semblerait que je sois dans l'incapacité totale de lui prouver que j'ai bien acheté ma confiture. Me prenant d'un geste violent par le bras, il déclare de cette voix de castra "videz votre sac"! Chouette! un psy gratuit à qui déballer mon sac. je déchante rapidement, il a surtoput l'intention de me faire payer deux fois mon pot de confiture voir pire d'appeler la police. Tout petit mais hargneux le bonhomme! je me détache d'un geste sec. Ma voix à moi quand je suis en colère a plutôt tendance à descendre d'un ou deux tons (entre le baryton ou la basse). Par un miracle que je n'ai pas encore expliqué, je suis restée très calme même si mon envie de lui faire une tête au carré est très présente. "Je ne vous permets pas de me toucher et pour avoir accès à mon sac vous devez être assermenté ce que vous n'êtes sans doute pas!". J'avoue quand j'ai prononcé le mot "assermenté" j'ai ri... Je l'avais perdu!Je suis sortie en marchant d'un pas, suivi de Passepartout qui criait "Monsieur l'agent! Venez vite". J'ai stoppé, offert mon plus beau sourire au membre de notre police nnationale lui expliquant d'une voix calme le cas. A son tour, il a ri. Pauvre vigile! L'espace de deux secondes, j'ai eu pitié de lui. Attrapper une non-voleuse de confiture de mangue... la loose totale! J'ai remercié l'agent, pris le chemin de chez moi en me disant que je suis une championne de la non-grivellerie! C'est pas que ça remonte le moral mais après tout, c'est fun!

26 janvier 2016

Tenir et se tenir

J'aurais adoré écrire un laconique "bref, j'ai fait une dépression" comme on dirait "bref, j'ai eu la crève". Il n'en est rien. A tout prendre, je pourrais écrire "bref, j'ai été hospitalisée"... Parce que pour le reste... Il reste beaucoup de boulot encore autour de ma petite personne.

D'abord, il me faut admettre que je ne suis pas guérie. Reposée, apaisée et plus sereine certes mais pas guérie. Je le vois à ma façon encore fébrile d'allumer mes cigarettes, à certains agacements soudains qui me submergent et que je peine un peu à calmer. J'ai repris le chemin de l'école, pleine de doutes et d'incertitude. Me retrouver face à mes élèves, me demandant si j'en avais vraiment la force, si je ne faisais pas une bêtise. Ce matin, j'ai eu à nouveau ce petit pincement au ventre, celui auquel vient se mêler la joie d'être de retour. J'ai cru mourir de joie quand un élève de première est entré dans la classe et a dit "Hi Miss! Welcome back!". J'ai cru exploser de bonheur, si j'avais pu je l'aurais embrassé! J'ai souri et remercié. Les yeux sur cette classe, j'ai su que j'avais eu raison de revenir. Ma place était là. On me l'avait gardé au chaud. Ils étaient tous là, bruyants puis calmes, avec leurs bêtises, leurs raisonnements bien à eux. Ils m'ont manqués pendant ces six semaines!

Ensuite, il faut que je reprenne mon quotidien en main! Terminer à l'heure juste, ne plus oublier de déjeuner, ne plus m'épuiser dans les couloirs à courir après les uns et les autres. Retrouver mon appartement avec plaisir le soir, m'organiser une vie dans laquelle je me sente bien. Pas si évident que ça! Pour l'instant, je ne sais pas encore trop comment occuper mes soirées, à part le jeudi! Le jeudi j'ai psy! Comme d'autres ont piscine ou tennis, moi j'ai psy. J'attends ça avec impatience. C'est l'occasion de continuer le travail fait à la clinique. Les autres jours (depuis hier parce que je viens de reprendre!), je rentre, enfile mon pyjama, je prends un livre, feuillette en rêvassant quelques pages, je dîne et me réfugie dans un sommeil artificiel dû aux somnifères. Pour l'instant, je ne me sens pas la force de sortir, de faire bonne figure, je préfère m'emmitoufler dans mon monde et rester à la maison.

Enfin, preuve que la guérison totale n'est pas pour tout de suite: je lutte! Perpétuellement, contre moi, contre mes démons, mes idées fixes qui deviennent insidieuses une fois la nuit tombées, mes obsessions. je sèche mes larmes qui s'amusent à couler toutes seules, laissant un trait noir sur ma main si j'ai le malheur de n'être pas démaquillée. Je sanglote, je tressaute, je serre mon doudou fort contre moi. le matin, prendre une douche me semble parfois insurmontable, je voudrai rester sous ma couette, à broyer du noir, qu'on me laisse en paix! Mais non, je me l'interdis! Il faut continuer, se battre! C'est le mot: se battre! je me bats tous les jours contre moi-même, les tentations faciles, les regards qu'on évite, les mains serrés dans les poches pour éviter d'éclater en sanglots. Je lutte contre moi-même, contre mes plus bas instincts, contre mon manque de volonté, contre la douleur qui sourd dans ma tête, la crispation de mes maxilaires d'avoir trop serré les dents, le tremblement de ma jambe quand je ne sais pas quelle décision prendre et contre ces envies qui me submergent. 

Le chemin est long, il est douloureux, je ne me le cache pas, je le sais. Je sais aussi à quel point je suis entourée maintenant. Je sais la valeur de ces amitiés réelles qui se sont révélées ou confirmées lors de mon hospitalisation. Les autres, je n'en ai quie faire. Aimer la blondinette, c'est l'aimer avec ses défauts, ses faiblesses et ses coups de mou, avec ses moments de cafard et ses plus grands éclats de rire. Sinon, on est en dehors de ma vie. C'est dit!

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13 janvier 2016

Le temps et rien d'autre

Le temps dans ma maison de tarés clinique psy est totalement différent du vôtre. On en a trop...Pas au début forcément. On dort beaucoup, on pleure, on mords son oreiller de rage sans trop savoir contre qui ou contre quoi est dirigée cette rage d'ailleurs. Est-ce d'avoir raté sa tentative de suicide (le lendemain, on a l'air tellement con!)? D'être seule? De se demander ce qui va advenir? Combien de temps rester? C'est la première question qui arrive au bord des lèvres. Déjà, on a à peine un pied dans la clinique que la seule chose qui nous importe est de savoir quand on va en sortir. "Le temps qu'il faut" répond l'ours des Carpates. Réponse non acceptable répond intérieurement le cerveau. Le gentil nounours (super autoritaire l'air de rien) vous regarde gentiment et vous sentez bien que de toutes façons, ce n'est pas vous qui allez être maître des prochaines semaines. On passe nos vies à expliquer qu'on n'a pas le temps, que si la journée avait 48 heures on saurait très bien quoi en faire et là, enfin, on vous donne du temps. un temps infini. Des moments qui passent en deux secondes, un rire, coupé par un sanglot, le bruit d'un briquet qui s'allume, la cigarette qui grésille. Le silence et le temps... Le calme après la tempête, le retour à une vie qui va nous sembler normale tout le temps du séjour. Etre dans sa chambre à 18h pour le médicament avant-dîner, rentrer de permission à temps, piaffer d'impatience devant le bureau des infirmières à l'heure des sorties. Attendre, on passe nos journées à ne faire que ça. Quand on se réveille trop tôt, on attend que les portes de la clinique ouvrent pour aller fumer sa première cigarette. Pas qu'on en ait réellement envie mais c'est toujours ça de pris sur l'attente du petit-déjeuner. Et puis, on est rarement seuls. Alors, on discute de nos nuits respectives. Franchement, c'st le genre de choses que l'on fait quand on est entre collègues? La première question que vous posez à votre chef de service est-elle réellement "as-tu bien dormi?". On demande plutôt comment s'est passée la soirée de la veille. Mais nous ici,on sait à quoi elle ressemblait la soirée de la veille. Parce qu'elle ressemblait à celle du jour précédent, à celle d'aujourd'hui et vraisemblablement à celle de demain. On est tous dans le même cas. Chacun dans son petit lit d'hôpital, attendant (encore!) que la dealeuse des médicaments (l'infirmière quoi!) ne passe avec le traitement. une fois qu'on l'a pris, on attend (toujours) de sombrer dans le sommeil que l'on souhaite apaisant pour l'esprit autant que pour le corps. les premiers jours, on bénit ce traitement un peu lourd qui vous envoie dans un sommeil artificiel. On le bénit même! Tout pour oublier où l'on est et pourquoi on est là. On a gâché le Noël familial de toutes façons. on n'a que ce qu'on mérite, la solitude avec du temps à perdre. Et puis au fur et à mesure, on se pose une question, peut-être LA question la plus importante: et si ce temps à perdre était justement du temps à gagner? Du temps enfin pour soi. Les premiers jours, deux écoles (prenez des notes si un jour ça vous arrive): l'enfermement total et volontaire dans le mutisme et sa chambre, pleurer, dormir, pleurer (régression totale, retour au niveau d'un nouveau-né!), manger du bout des lèvres sans trop savoir ce qu'on a dans son assiette et de toutes façons s'en foutre totalement. Ou alors, essaie de sortir (ne serait-ce que pour fumer une clope) et essayer d'apprivoiser l'autochtone. Mais toutes les conversations entre nous, tous ces moments partagés ne sont rien face à l'ampleur du vide qui entre dans nos chambres et que nous y sommes seuls. Seuls face à soi-même. A tenter de se poser les bonnes questions. Et qui nous dit que ce sont les bonnes d'ailleurs. Je vous rappelle que je débute comme hamster libre! Mes interrogations sont-elles justifiées? Normales? Qui peut m'aiguiller puisque jusque là, les seules personnes que je connaissais tournaient dans le sillage de ma roue? Les crises d'angoisse qui terrassent même en pleine nuit malgré le traitement parce que la douleur est trop intense et qu'on ne sait pas comment s'en sortir. Et un matin, regarder le soleil se lever et prendre une décision: je casse tout ce qu'il y a de mauvais dans ma vie, tout ce qui me blesse, me fait du mal, me heurte violemment et je rebâtis. On regarde derrière soi. Quarante balais. Il faut faire le tri dans quarante ans de vie, de ce qui fut bon ou pas, positif ou négatif. Le doute sans cesse qui revient. on met dans quel plateau de la balance? Bien? Mal? Bon souvenir? A effacer? On voit mieux au fur et à mesure que les jours passent. Une heure seule dans sa chambre à réfléchir peut-être aussi bénéfique qu'une séance avec l'Ours. Juste réaliser qu'il faut faire ce qui est bon pour soi. Etre égoïste de façon positive. penser à soi, se recentrer, être attentif enfin aux signes du corps et de l'esprit. Savoir apprivoiser les signaux d'alerte.

Etre un hamster libre mais sûr de ses appuis, ses amis, leur solidité. Avoir le courage de prendre le téléphone en disant "je ne vais pas bien, on peut se voir ou parler un peu?", ne plus faire le hamster tout va bien quand on flanche... Etre un hamster lucide de ses faiblesses et sûr de ses forces aussi. Ma roue commence à me paraître loin.

11 janvier 2016

L'atelier écriture

Après un rendez-vous très sérieux avec l'ergothérapeute (en fait c'est elle qui se prend qui se prend très au sérieux!), dans les liste des activités proposées, nous avons vite éliminer la vannerie (le fou-rire quand elle me l'a proposé), les perles (re-fou-rire!). restait donc l'atelier écriture. Bizarrement, celui-ci m'attira tout de suite. Allez zou, trois signatures de l'ergothérapeute, du psy, de l'infimière, de la femme d'entretien, de la dame de l'accueil (j'exagère à peine!) plus la mienne et zou! C'était parti!

Ce qui est bien à l'atelier écriture, c'est qu'y a pas foule! Quatre personnes. Thême du jour: écrivez le rêve d'une personnalité dont vous aurez tiré le nom au hasard. Je farfouille dans le sac en tissu et en lisant le nom, je ne peux pas m'empêcher de sourire: Françoise Sagan! Fait pour moi... Je vous livre le texte qui s'en suivit.

"Jacques! Jacques! Quelle heure est-il? Déjà seize heures et tu m'as laissée dormir. Idiot! Où est Denis? Si tu savais quel rêve fabuleux j'ai fait! D'ailleurs nous allons changer de voiture. j'en ai assez de la Maserati. dans mon rêve, il y avait une Jaguar. une verte intérieur en cuir beige. Ce sera d'un goût parfait. Une type E. Comme celle de mon rêve. Nous étions toi, Bernard, Florence et moi sur les planches de Deauville, sortant du casino. Comme le jour où j'ai gagné de quoi acheter la maison. Flo portait une robe longue, un peu transparente qui laissait deviner ses jambes; Bernard et toi avec vos vieux smockings (il faut d'ailleurs que tu en rachètes un). A nos côtés, un inconnu conduisait une type E. Bernard avait une bouteille de champagne à la main, ouverte et nous buvions de bon coeur, le champagne coulait sur nos cous. le bouteille ne se vidait jamais et nous n'étions pas ivres. Ou plutôt si, une forme d'ivresse qui m'était jusque là inconnue. la tête qui tourne un peu mais sans malaise. Florence trouvait encore drôle de raconter la blague préférée de Denis "qu'est-ce qui est vert et qui monte et qui descend?". Ce petit pois dans l'ascenceur était là, dans la Jaguar. Imagines-tu cela? Un petit pois dans une Jaguar? Encore du champagne, un cheval passa au grand galop. Son cavalier avait lâché les rênes et fermé les yeux. on aurait dit un centaure. Ton rire Jacques emplissait la plage, l'espace, l'univers entyier. Nous n'étions entourés que de notre amitié. Juste nous, seuls au monde, sûrs de toujours être là les uns pour les autres. Florence partitr en courant, volant la bouteille de champoagne à Bernard qui la poursuivit. Tu t'approchas de moi de moi doucement. ta main sur mon épaule se faisait légère et forte à la fois. Tu m'as suggéré fort habilement de mettre le piano dans l'herbe. Tu es un tricheur mon Jacques, le livre sort dans une semaine. rarement je n'avais ressenti une telle plénitude. le bonheur d'être ensemble, avec ceux que j'aime et qui sont tout pour moi. L'inconnu dans la Jaguar qui nous suivait toujours te tendit une autre bouteille de champagne, ouverte elle-aussi. Après plusieurs gorgées, tu t'exclamas:"j'ai le titre deton prochain roman: "du champagne dans la Jaguar". je me suis éveillée à ces mots, sûre de tenir mon prochain titre! Maintenant, viens, j'ai envie de boire du champagne avec vous tous pour fêter mon futur roman."

Certes, le texte est un peu faiblard mais je pense sincèrement que je me sentais tellement pleine d'énergie nouvelle qui m'a été insufflée par vos marques d'amitié. Hé oui, un hamster hors de sa roue a des amis fabuleux!

6 janvier 2016

La tentation de la roue

-Je peux te poser une question?

-Dis-toujours

-Elle ne te manque pas ta roue?

-Je n'en suis pas sortie depuis assez longtemps pour éprouver un sentiment de manque. En fait, ul me siffit ded regerder sur le sol pour voir son ombre encore. Comme un cailllou qui tenterait de m'écraser Mais tu sais, elle cherche à me récupérer par plein de moyens. Les gens qui voient d'un mauvais oeil que je prenne mon indépendance parce qu'ils ont peur de ne plus avoir d'influence sur moi ou alors par peur que je ne les aime plus peut-être.

-Tu pourrais y retourner de temps en temps, non?

-Certainement pas, si j'y retournais, je serais infidèle à ce que j'ai décidé, à ce que j'ai décidé d'être. Cette nouvelle personne, ce nuveau moi en mieux que je veux créer. Si je retournais dans la roue, on essaierai de m'y garder, de m'y enfermer à nouveau. A quoi aurait servi mon travail alors?

-Mais tous ces gens dont tu parles, tu ne les verras plus?

-Si bien sur. Certains moins souvent, certains plus du tout effectivement, d'autres au contraire qui se réjouiraient du nouveau hamster que je suis devenue avec un plaisir inouï. Je ne casse pas toute ma vie. je ne brise que ce qui m'empêche de vivre mieux, de respirer convenablement. Je fais exploser des blocs de la roue qui m'empêchais même de tourner dans cette roue. Et pour en arriver là, jedois faire des sacrifices. Sacrifier certaines personnes ne sera pas un proiblème. D'autres, si. Les plus proches qui ne comprennent pas que je veux juste changer et devenir quelqu'un de plus équilibré et de plus sain, ceux-là se sentent en danger.

-Je ne comprends pas...

-Attends,je t'explique. Depuis des années, ils me font tourner dans la roue. jejne leur en veux pas. C'est leur boulot. Ils m'ont montré comment tourner selon leurs conceptions de la roue. J'ai été obéissante, j'ai bien tourné avec quelques pauses parfois mais ce que tu ne comprends pas c'est que je ne veux pas rester dans la roue! Je suis à côté de cette roue maintenant Ma vie est en train de changer parce que j'ai décidé qu'elle allait changer et c'est moi qui ai pris la décision. C'est cela qui leur fait peur.Je ne serai même pas enroue libre puisque je serai libre de toute roue. Je vais cheminer sans tourner. Adieu les contraintes de cet objet de torture. Tu ne le ressens pas ce mal de tête permanent à force de tourner? Ce mal aux pattes? Et puis toujours les mêmes discussions, les mêmes engueulades, sur les mêmes sujets? A la longue c'est d'un pesant!!!

-Franchement tu as la trouille?

-Oui, bien sûr,je suis terrorisée de cette expérience mais j'en vois aussi les côtés positifs. je vois que je suis capable de prendre des décisions bonnes pour moi. Faire du tri dans ceux qui se disaient mes amis et qui ont fui devant le BiG Bang de la roue. Les explosions c'est normal, ça fout la trouille. Avec la famille , c'est plus difficile, je ne te le cache. Eux, et c'est ce que je te diusais tout à l'heure, ont peur que je ne les aime plus. Alors que je les aimerai différemment. La trouille, la peur, elle est là, à chaque fois que je fais un pas de plus en dehors de la roue, à chaque fois que je prends une décision que je sais bonne pour moi mais qui change tellement mes habitudes qu'elle a des conséquences qui m'affolent. Et puis, j'y repense sereinement. J'ai pris cette décision parce qu'elle me faisait du bien, parce qu'elle était bonne pour moi. Tu vois, même la peur se domine. De temps à autres, je jette un oeil sur vous qui tournez dans vos roues respectives et j'ai comme la sensation de respirer à plein poumons! Y a comme un goût de liberté et de sereinité. Et tu ne peux pas savoir à quel point c'est bon de se dire qu'on est un hamster en pleine en pleine mutation...

Je suis une sorte de X-Men version hamster en quelque sorte...

1 janvier 2016

Quand un hamster rencontre un autre hamster

-A quoi penses-tu?

-A tourner. A ma roue. A ce que je fais depuis des années. C'est rassurant au possible. Toujours les mêmes choses à vivre, les mêmes gens à voir, les mêmes livres à lire, les mêmes programmes télés à la même heure tous les jours. Tu t'endors et quand tu te réveilles, tu recommences à tourner. Et toi? A quoi penses-tu?

-A la fin de mon tournis. J'avais fini par avoir mal à la tête à tourner comme ça. La preuve, je suis encore un peu faiblard sur mes jambes mais je pense les avoir posées en dehors de la roue. Ça change, c'est fou le bien que ça fait d'ailleurs. Ne plus regarder le monde avec les mêmes yeux et les mêmes pensées que d'habitude.

-Tu es fou? Tu veux changer? Pourquoi? Notre destinée de hamster c'est de tourner dans notre roue, de penser aux gens qu'on connaît. A qui penses-tu toi par exemple en ce moment?

-A qui?Je ne sais pas. A celui ou celle que je ne connais pas encore et qui va m'apprendre quelque chose que je ne connaissais pas. Au prochain livre que je vais ouvrir et aimer. Au prochain film qui va m'émouvoir ou tout simplement me faire rire. A cette musique que je n'écoute pas habituellement et qui va me plaire, si ça se trouve. Regarde, depuis que je suis enfant, je suis sûre de ne pas aimer le boudin blanc. En fait, je n'en avais jamais mangé! Faut-il être idiot pour ne pas aimé quelque chose qu'on n'a jamais goûté! Le jour de Noël, bing! Du boudin blanc dans l'assiette. J'ai voulu tester, c'est très bon; Je ne dis pas que j'en mangerai tous les jours mais j'ai apprécié et surmonté le dégoût que j'en avais. On note "progrès" dans un petit cahier. 

-C'est risqué, non?

-Oui, (quoique le risque reste limité en avalant un morceau de boudin blanc) mais rien ne se serait fait sans le risque, sans des gens qui ont osé prendre le risque, de... je ne sais pas moi... traverser l'océan en bâteau et découvrir les hamburgers, les jeans Levis et le rap. Un jour l'homme a même été assez fou pour prendre une fusée et aller marcher sur la lune. N'oublie jamais cette phrase de Mark Twain:"ils ne savaient pas que c'était impossible alors ils l'ont fait". On ne sait jamais si c'est possible ou pas, si on y arrivera ou pas mais mais si on n'essaie pas... On en revient à mon affaire de boudins!

-Et si tu sors de la roue? Tu vas y trouver quoi?

-Justement, je n'en sais rien. C'est ça qui est flippant et attirant à la fois.La première fois que tu vas à l'école, t'as la trouille, tu ne sais pas ce qui va t'arriver et puis tu t'habitues (enfin dans presque toutes les matières!). Ton premier pas, tu te pètes la gueule forcément. Tout le monde se fout de toi mais c'est pas grave, tu continues, tu recommence et un jour tout le monde t'applaudit parce que tu sais marcher.

-Oui et c'est à partir de ce moment-là que tu commences à tourner dans la roue. 

-C'est vrai, au début, tu es obligé d'être guidé mais rien ne t'oblige à tourner dans le même sens que les autres, déjà et ça c'est un premier pas. Ensuite, ils vont te forcer la main, à t'expliquer que c'est leur sens qui est le bon. C'est là qu'il faut commencer à se révolter. Qui te dit que ce tour de roue qu'on t'oblige à faire est bon pour toi? Si tu partais dans l'autre sens c'est qu'il y avait une raison non? A toi de te demander pourquoi tu voulais aller dans le sens inverse. La réponse n'est pas dans ceux qui tournent toujours de la même façon mais elle est en toi. Enfin, je te dis ça moi je débute comme hamster libre.

-Comment tu te sens? Vraiment libre?

-Non, pas encore. Plus apaisée oui sans doute parce que pour la première fois depuis longtemps j'ai écouté mon corps qui était fatigué. Parce que tourner comme ça tout le temps dans une roue, c'est épuisant. Aussi bien pour l'esprit que pour le corps et je vais te dire ça l'est même pour le coeur. Tu finis par ne plus t'aimer. Et si tu ne t'aimes plus, comment veux-tu aimer les autres? Les aimer convenablement, les guider sur leur propre chemin, leur sentier à eux. 

-Tu ne me dis pas comment tu vas... A quoi tu penses le matin? Qui hante tes pensées? Ce que tu vas faire de ta liberté? Qui te dit que tu ne vas pas retourner dans la roue parce qu'elle est rassurante?

-Je ne te dis pas comment je vais parce que je ne peux pas emttre de mots sur mes sensations. J'ai des grands moments de lourdeur et de fatigue indiscible mais comme j'ai enfin un peu le temps, je m'allonge et je dors. Le matin? Je me dis que je suis en vie, je savoure ma douche comme si c'était non pas la dernière mais la première de ma vie. Qui hante mes pensées? Moi! Pour la première fois depuis longtemps aussi. Bien sûr, j'ai mes amis, j'ai une vie mais en ce moment c'est moi qui compte le plus. Trouver la force tous les jours de m'éloigner de la roue demande des efforts, épuisants parfois même si c'est juste en discutant une heure avec une copine ou lire un auteur qu'il ne me serait jamais venu en tête de lire si on ne me l'avait pas offert. Ce que je vais faire de cette liberté? je n'en sais rien. Je l'apprivoise à peine alors nous verrons bien si nous sommes compatibles. S'il s'avère que non, c'est juste que ce n'était ps la bonne liberté pour moi. J'en trouverai d'autres! Il y en a des millliards de liberté différentes. Je ne dis pas que je ne retournerai pas dans la roue de temps à autres, mais ce sera pour te faire un coucou pas plus et je retrouverai mon sentier, mon chemin, ma liberté. Tu sais, finalement, je ne suis pas sûre que ce soit vraiment le but ultime du hamster de tourner toujours dans une roue.... 

30 décembre 2015

Les autres...

Vaste sujet... Pour Sartre, c'est juste "l'enfer", Rimbaud lui pense que "je est un autre"... Mais les autres, ceux je côtoie tous les jours, autour de moi, sur facebook, sur mon portable par sms, mes amis, mes soignants, ma famille, les autres patients. Ces autres là qui font mon qotidien, j'en fais quoi?

Alors, y a les "hors-compétition", ils se comptent sur les doigts d'une main, se reconnaîtront. Limite c'est de la triche comme on dit dans une cour d'école. C'est à croire qu'ils sont une excroissance de moi! Le mot est un peu mochouille (comme le mec de la relaxation tiens!) mais c'est pourtant ce qu'ils me donnent l'impression d'être. Une prolongation de moi. Ils sont tellement partie intégrante de ma vie que je suis sûre que nous respirons au même rythme. Qu'on se connaisse depuis 27 ans, 13 ou 10 ans (comme ça, ils se reconnaîtront), ils sont mes rocs, moi qui suis encore sur du sable. Ceux-là sont capables de tout pour être présents à un moment pas important juste parce qu'un jour on a raté une table de six chez Chartier ou qu'on sait quand sont les promos chez Lush ou alors que Dilat Larat est vraiment un souffre-douleur! Ceux-là, une journée sans penser à eux est tout simplement impossible! Ils sont la base, ma base, mes forces vives.

Il y a ceux avec qui l'on bosse, on s'amuse, on est sérieux quand il faut. Ceux sur lesquels on sait pouvoir compter. Ce sont beaucoup de mes collègues de l'école. On partage tant de choses finalement en une année scolaire. Je partage leurs coups de mous, leurs joies sur la réussite d'un élève à un examen ou juste un progrès fait alors qu'on n'y croyait plus. J'essaie de faire de mon mieux pour que leurs journées se passent au mieux. Faire en sorte que telle ou telle salle soit disponible pour tel ou tel prof qui préfère (dans le désordre!): ne pas avoir de smartboard, au contraire en avoir besoin d'un mais en première heure pas en seconde, ne pas être au sous-sol parce qu'après il faut remonter au troisième pour le cours suivant et c'est super épuisant, celui qui ne veut pas être à côté de tel confrère parce que c'est le bordel souk dans son cours et que c'est infernal.... Tous ceux-là, je leur dois mon mirobolant salaire mais quand j'arrive à dégoupiller seule (c'est important!) une situation difficile, je suis la plus heureuse du monde.

Il y a les autres de la famille. Voilà. C'est tout.

Et puis il y a ceux qui se font tout petits dans une vie pendant des années et qui subitement ressurgissent tel un "Jack in the box". Un rayon de soleil qui illumine de quelques mots des journées mornes et sans espoir. Les journées dans la jolie maison de tarés clinique psy qui s'en trouvent tout d'un coup transformés. Des autres qui reviennent d'un passé tellement lointain qu'on l'avait oublié.Oublié qu'on avait porté les mêmes robes à smocks, fréquenté les mêmes écoles avec les mêmes révérences aux religieuses. Ces autres qui font se rappeler des souvenirs doux. Ceux qu'on imaginait sans problèmes dans leur vie et qui dissimulent des blessures et qui par un ou deux échanges de message font du bien. Ceux qui font que le hamster s'éloigne un peu plus de sa roue.

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