Françoise Sagan et moi....

Week-end à Deauville.... Seule.... 24h pour être seule avec moi, réfléchir (hé ouais, ça m'arrive parfois!), écrire, me reposer et profiter de la vie simplement. Alors j'ai pris le train, réservé un hôtel pas cher mais sympa (pour le Royal Barrière on verra plus tard!) et je savoure ce moment (rare) de félicité. Première étape: passage obligé à la librairie. Il est toujours bon d'accompagner ses moments avec soi de jolis mots. J'ai toujours un polar dans mon sac mais là, j'avais envie d'autre chose. Et en Normandie, à Deauville surtout, quoi de mieux qu'un Sagan. Le choix est vaste et il m'est difficile d'en choisir un que je n'ai pas déjà lu. Pourtant, tout à l'heure, je suis tombée sur "la petite robe noire et autres textes"... Enfin, ai-je envie de dire! J'avais beaucoup entendu de ce livre sans chercher à me le procurer réellement (mon rapport à la mode étant ce qu'il est c'est à dire très lointain). Mais pour un samedi à Deauville, à deux pas du Casino où Sagan a gagné de quoi acheter sa maison, il me semblait tout à fait approprié! C'est donc confortablement installée à la terrasse d'une brasserie que je me suis plongée avec délice dans ses mots. Enchanteurs comme d'habitude. A la première ligne déjà, son écriture si particulière m'emmène ailleurs. J'ai une vraie passion pour cet auteur. J'ai lu "Bonjour Tristesse" vers quatorze ans. Ma mère étant une grande fan de Françoise, elle m'a vite refilé le virus. Puis j'ai lu comme on lit à cet âge là, vite, de façon insatiable, il m'en fallait toujours plus. La différence d'âge entre elle et moi (40 ans juste!) m'a poussée à dévorer ses livres. Comme pour rattraper le temps passé, perdu.... Alors des "faux-fuyants" (un des livres les plus drôles qui soit) à "la laisse", j'ai laissé à mon tour traîner "un certain regard" sur le monde, puisant dans son raffinement, son élégance (merci Peggy Roche, sa maîtresse aimée) de quoi rêver ma vie plus belle. Ce n'est pas un secret pour ceux qui lisent mon blog régulièrement, j'aime les ambiances feutrées, luxueuses, intimes. J'aime les lumières tamisées sur une nappe blanche de restaurant avec des chandelles, la discrétion tendre du Lutétia m'attire mille fois plus que les ors tapageurs du Ritz. Je rêve de tentures en velours rouges, d'un endroit que je pourrais m'approprier. Y mettre mes livres, écouter ma musique, entasser des dizaines de coussins, mélange de harem oriental et de boudoir du XVIIIème siècle. Y être alanguie plus encore qu'allongée... Et voilà encore une fois, mon esprit qui se prend à divaguer...

Ma chambre d'hôtel n'a rien d'un lieu de perdition au fin fond de Tanger (il faut que je fasse quelque chose avec mon obsession pour cette ville!). Elle est... pratique! Fonctionnelle! un lit (c'est mieux!), le wifi, une télévision chouette mais la TNT a des ratés et les deux chaînes qui manquent sont celles qui, le samedi, passent "Les Simpsons" et "How I met your mother". Devant le sort qui s'acharne, j'ai donc préféré la lecture (pour la balade au bord de l'eau, on verra plus tard ou demain) et comme à chaque fois, je tombe sous le charme de ma Françoise. Sur la couverture du livre, elle me sourit et je me noie dans ce regard. Ma Peggy Roche à moi ayant décidé de n'être pas là ce week-end, je rêve doucement à de futures retrouvailles.

C'est drôle cette sensation d'être seule sans l'être réellement. j'avais besoin de ce moment je crois. Un week-end pour moi. Cela ne m'était pas arrivé depuis longtemps. Je suis bien malgré cette absence d'elle cet après-midi qui se fait plus présente que jamais... Etrange comme soudain, la nostalgie s'amuse à faire irruption.... Une amie fidèle...