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une vie normale ou presque...
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8 juin 2014

Frédéric et moi

Après tout, les rappeurs font bien ce genre de trucs! Une battle! Se répondre de chansons en chansons, bon, parfois ils vont un peu plus loin et se foutent carément sur la gueule mais le principe est amusant. Une battle sur Facebook avec mes amis est un exercice quasi-quotidien (surtout quand on n'est pas -au choix- du même bord politique, du Nord ou du Sud de la France, PSG ou OM et autres sortes de réjouissances telles que la énème victoire de Nadal à Roland-Garros-non, je ne suis pas rancunière-!). Bref, cette idée de bataille me plaisait. Restaient posées quelques questions: sur quel terrain allait-on pouvoir s'affronter? quelles seraient nos armes? Et surtout qui seraient les adversaires? Une fois de plus, les amis sont trop faciles à attaquer (en plus je connais leurs points faibles et eux les miens-d'aucuns savent même où est mon point G mais c'est un autre débat!)... Tout d'un coup, après avoir violemment éteint le son de la télévision (les commentaires sur la énième victoire de Nadal à Roland-Garros m'énervant prodigieusement-nan, je suis pas rancunière mais qu'est-ce que vous lui trouvez à ce type?), j'ai entendu une valse de Chopin (sur Radio-Classique, ça arrive plus souvent que sur Skyrock, c'est sûr!). Petit sourire en coin, j'ai trouvé! Bien sûr, je ne suis pas à la hauteur de mon adversaire et personne d'ailleurs ne l'est depuis bien longtemps (le dernier étant peut-être Horowitz!) mais j'aime les défis. Son arme? le piano. la mienne? un clavier aussi mais d'ordinateur. Je choisis la valse n°7, moins rapide toutefois que la Grande valse brillante mais qui me rappelle tant de souvenirs et je commence à écrire. Tout, n'importe quoi, rapidement, tentant de suivre les rythme de la musique. C'est un calvaire et un délice à la fois, une torture et un moment inimaginable. Toutes les émotions sortent à la fois, on est pris dans cette valse, on frappe sans même sans apercevoir, mots après mots, il semble que tout devient clair, que tout s'illumine comme le regard de l'homme que l'on aime le matin quand on arrive au petit-déjeuner même décoiffée (ou le sourire de Nadal qui fête sa énième victoire à Roland-Garros). Aller vite, de plus en plus, suivre, toujours le rythme. Hésiter sur un mot et c'est la victoire assurée de Frédéric mais on a sa fierté alors on continue.... On est essouflé, avide de ces mots qui traînent dans la mémoire et qui nous semblaient oubliés. Tiens, aujourd'hui, je vais l'utiliser le mot "litote".... Comme ça, pour rien parce qu'il est joli et quand dans le texte alors qu'il n'y a pas sa place, il l'emplit totalement. Et puis on se demande pourquoi il arrive comme ça. "Dans les entretiens de Sagan" qu'on dévore depuis quelques jours, c'est là qu'on l'a lu la dernière fois. On continue, le souffle court, Frédéric nous emmène loin, très loin, les touches du claviers ne sont plus celles d'un ordinateur, à notre tour, nous avons notre piano. Elles deviennent blanches et noires. Chaque lettre a la valeur d'une ronde, d'une croche parfois même d'une double-croche. Un silence, enfin, une pause.... point de quatre temps sur une partition qui n'en compte que trois. Soulevez le poignet comme on imagine que Chopin le ferait en jouant sa musique. Se trouver d'une prétention absolue parce qu'en fermant les yeux, on se prendrait pour Sand à ses côtés. Et surtout, pour terminer de façon originale les trois minutes et trente et une secondes de cette valse du diable connaître l'air par coeur pour pouvoir au même moment que l'artiste mettre ce que je m'apprête à faire dans moins d'une dizaine de secondes, mettre un point final à ce texte.

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