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une vie normale ou presque...
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26 décembre 2015

Mon ours des Carpates

Depuis plus d'une semaine que je suis dans ma jolie maison pour tarés clinique psy, je suis suivie par un psychiatre. Je ne donnerai pas son nom d'abord pour ne pas le griller si jamais je décroche un prix Goncourt en faisant publier cette (més)aventure psychiatrique et surtout parce que je suis totalement incapable de prononcer son nom de famille. Car le fait est là, j'ai hérité d'un psychiatre ukrainien! Physiquement, il ressemble à Ivan Rebroff, le colosse qui chante "ha! si j'étais riche" dans "Un violon sur le toit". Plutôt beau gosse (j'ai toujours eu un faible pour les yeux bleus slaves!, six mètres de haut (j'exagère à peine), un bon quintal mais tellement grand qu'il fait mince. Cela dit, du haut de mon mètre 63, dès que quelqu'un me dépasse d'une tête c'est un géant. Parlons de ses mains. Enfin... ses mains.... ses paluches, ses battoirs à tapis.... Elles doivent faire au bas mot dix fois les miennes. Celui-là, je suis sûre que s'il me filait une baffe, il me décollerait la tête sans problèmes. Mais je suis rassurée, il ne semble pas avoir ce genre d'idées me concernant! Sa voix maintenant... Vous voyez le loup dans les Tex-Avery quand il voit Cinderella? Ben moi, quand il me parle c'est pareil. Une voix de stentor, apaisante et autoritaire à la fois. Comme dirait Brel il "balade partout son accent russe avec aisance"! Bon, soyons honnêtes, aucune chance qu'on le prenne pour une grande folle comme dans la chanson mais cet accent russe... C'est vrai que j'ai toujours aimé les slaves, leur mélancolie exhubérante. Il m'a même soupçonnée d'avoir des origines de l'Est. Après tout, tenter de se foutre en l'air en envoyant un milliard de textos c'est pas très discret! J'aime les auteurs russes, leur mélancolie, je garde un souvenir ému toujours de celui qui faillit devenir mon beau-père et qui jouait du violon divinement. Je mets quiconque au défi de ne pas pleurer en écoutant "la yiddishe mama" joué par un orchestre ashkénaze! 

Et puis avec lui, je peux parler de tout (principe de base du psy en même temps). Du temps qui passe trop lentement à mon goût, de l'acceptation de la maladie (oui, la dépression est une maladie, ça va, j'ai pas chopé la chtouille dans un endroit mal famé non plus!), l'acceptation de la durée du traitement, plus long que prévu; je me voyais déjà (nan, pas "en haut de l'affiche") sortir au bout d'une semaine, une belle ordonnance de médicaments et merci Messieurs Dames, bye bye.... ha ben non.... Là, va falloir rester un peu plus longtemps que prévu. Un mois à peu près. Il parait que c'est le minimum pour remettre pas trop mal le cerveau à l'endroit. Alors, je me suis résignée. "Si vous dormez dans la journée, pas grrrrrave"! Je vous laisse imaginer cette phrase avec l'accent russe. Et quand il m'a balancé ces mots fabuleux:"pas grrrrrand chose à chose à faire ici le week-end, alorrs, je prescrrrrrris la siesta!"... Vous, je sais pas mais moi mais un type qui me parle comme ça, je fonds! En plus, avec cette voix et cet accent....

Je lui ai dit comment je le surnommais, ça l'a fait rire! Un peu tôt pour le syndrôme du transfert mais il est quand même bien choupinet mon ours des Carpates... Cela dit, avec un hamster... Un peu contre-nature, non?

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