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une vie normale ou presque...
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11 septembre 2011

un dimanche pas comme les autres

"quelle est cette langueur qui pénètre mon coeur?" aurait demandé Verlaine, à quoi il aurait répondu, magnifiquement simple, "ô le bruit de la pluie"... Cette pluie dominicale a un goût particulier aujourd'hui. 11 septembre, il y a dix ans, nous découvrions avec horreur l'ampleur de la folie des hommes. Encore aujourd'hui, les images sont insoutenables et se plantent dans nos coeurs au rythme des avions assassins. Mes deux amies bloggeuses ont elles aussi évoqué ce jour maudit dans leurs derniers textes. Sarah, aux Etats-Unis à l'époque, parle de "l'anéantissement" de sa vie (http://sarah58.canalblog.com/archives/2011/09/05/21948903.html). Zefml (http://zefml.com/2011/09/11/11-septembre-2001-dix-ans-apres/) en a fait une analyse plus politique mais commence son papier par une phrase que j'aime beaucoup:"on se souvient tous de ce qu'on faisait le 11 septembre". Nos parents ont vécu le premier pas de l'homme sur la lune, et nous ont laissé l'horreur comme souvenir pour nos 25 ans.

En 1986, ma famille, dans le tourbillon des affaires paternelles, s'est retrouvée à New-York. Ma soeur et moi avions respectivement 10 et 6 ans. Nos pas nous ont guidés jusqu'aux Tours. Je me souviens de ma seule réflexion (empreinte d'intelligence folle): "c'est haut!". En effet, ça l'était, surtout pour quelqu'un qui ne devait pas dépasser le mètre 20!. Commes "les gendarmes à New-York", nous avons visité la ville, les yeux en l'air, fascinée par ce monde si différent de celui que nous connaissions.

Le 11 septembre 2001, j'étais dans le bureau de mon député à l'Assemblée. Quand celui-ci est arrivé, voyant les images, il a demandé quand sortait le nouveau film de Bruce Willis. La tête de PPDA à l'antenne l'a vite fait réaliser qu'il ne s'agit que d'une sinistre réalité dont nous étions les témoins impuissants. Depuis les attentats de 1995 en France, ceux de Dar-Es-Salaam et de Nairobi (ce dernier m'ayant causé l'une des plus belles frayeurs de ma vie pour des raisons personnelles), la mort de Massoud le 9 septembre 2001, nous avions compris que le monde ne tournait plus très rond, que quelque chose changeait. Alors, devant ces images, nous avons pleuré des larmes amères, avec elles, disparaissaient nos innocences d'enfant. "Nous sommes tous américains ce soir" avait déclaré Jacques Chirac. Il avait mille fois raison et aujourd'hui encore, en ce triste anniversaire, nous le sommes toujours.

Je vais laisser à Rudyard Kipling le soin de terminer ce texte:

"

Si tu peux voir détruit l'ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir ;
Si tu peux être amant sans être fou d'amour,
Si tu peux être fort sans cesser d'être tendre,
Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre ;

Si tu peux supporter d'entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d'entendre mentir sur toi leurs bouches folles
Sans mentir toi-même d'un mot ;

Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois,
Et si tu peux aimer tous tes amis en frères,
Sans qu'aucun d'eux soit tout pour toi ;

Si tu sais méditer, observer et connaître,
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur ;
Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,
Penser sans n'être que penseur ;
Si tu sais être dur, sans jamais être en rage,
Si tu sais être brave et jamais imprudent,
Si tu sais être bon, si tu sais être sage,
Sans être moral et pédant ;

Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d'un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront,
Alors les Rois les Dieux la Chance et la Victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis,
Et, ce qui vaut bien mieux que les Rois et la Gloire,
Tu seras un homme mon fils !

Si tu peux voir détruit l'ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir ;
Si tu peux être amant sans être fou d'amour,
Si tu peux être fort sans cesser d'être tendre,
Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre ;

Si tu peux supporter d'entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d'entendre mentir sur toi leurs bouches folles
Sans mentir toi-même d'un mot ;

Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois,
Et si tu peux aimer tous tes amis en frères,
Sans qu'aucun d'eux soit tout pour toi ;

Si tu sais méditer, observer et connaître,
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur ;
Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,
Penser sans n'être que penseur ;
Si tu sais être dur, sans jamais être en rage,
Si tu sais être brave et jamais imprudent,
Si tu sais être bon, si tu sais être sage,
Sans être moral et pédant ;

Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d'un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront,
Alors les Rois les Dieux la Chance et la Victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis,
Et, ce qui vaut bien mieux que les Rois et la Gloire,
Tu seras un homme mon fils !"



 

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