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une vie normale ou presque...
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1 juillet 2012

"Le magnétisme des amants"

Le rendez-vous est pris depuis trois semaines. Pas de dates communes avant. Un samedi après-midi doux sous le soleil parisien. Dès le matin, le coeur bat un peu plus fort. On ferme les yeux en se souvenant de la dernière rencontre en mars. On avait marché pendant des heures dans les rues de la capitale, allant de l'Opéra à Montparnasse en passant par le Palais-Royal, les guichets du Louvre et l'Assemblée Nationale. Déjà, on avait trouvé délicieuses ces retrouvailles surgies d'un passé vieux de quinze ans...

L'été faisant enfin son apparition, on met du temps à choisir ses vêtements. La robe courte et légère? Une jupe noire? blanche? longue? à fleurs? unie? Le choix finit par se porter sur la noire qui met les jambes en valeur et un chemisier à fines rayures. Un peu strict mais surtout très classique, ce qui ne manquera pas de plaire, on le sait. On prend grand soin de la coiffure, du maquillage, ni trop ni pas assez. C'est comme un premier rendez-vous, à chaque fois renouvelé. On imagine que de son côté, il fait de même, choisit son pantalon, sa chemise, sa veste italienne, ses Weston... Chacun essaie de se montrer à son avantage face à l'autre. 

Depuis que la date du rendez-vous a été fixée, on n'a qu'une peur: qu'il annule au dernier moment. On se rappelle la première fois que nos yeux se sont croisés, la première invitation à dîner, le premier week-end, la route folle dans son coupé Alfa-Roméo où l'on s'est prise pour Grace Kelly.

Le trajet jusqu'à lui semble durer des heures. Il apparait enfin, exactement comme on l'avait imaginé, chic, raffiné, distingué. Son sourire est toujours aussi sublime... On retombe quinze ans en arrière. Il approche sa bouche de notre joue, il sent merveilleusement bon. Discrètement, subtilement, il resserre son étreinte, nos corps ne semblent faire plus qu'un et le "bonjour" dure deux ou trois secondes de trop mais quel ravissement! On passe devant un magasin et dans la vitrine, nous constatons tous les deux avec plaisir et dans un sourire que nous formons "toujours" un très beau couple. Il passe sa main dans ses cheveux argentés et d'autorité nous installe à la terrasse d'un café "pour que vous puissiez fumer". La délicatesse est sa qualité première. L'endroit est un peu exigü, nos mains se frôlent, nos yeux ne se lâchent pas. La conversation s'anime, nous sommes seuls au monde. Une main s'égare sur une joue. Cette complicité qui fut la nôtre il y a quinze ans a évolué mais le trouble est toujours là. Pas question de faire le premier pas, pourtant la tentation est grande. Il se lève "venez, nous allons marcher un peu". On prend le bras tendu, fier d'être accompagnée par un si bel homme. Nous refaisons le monde au rythme doux de nos pas, presque collés l'un à l'autre. Il fait mine parfois de s'énerver et son italien paternel revient alors à ses lèvres "ma que no". Un sourire tendre, il serre mon bras et je pose ma tête sur son épaule. Quelques regards désapprobateurs dont nous n'avons cure, nous savourons ces instants magiques. 

Arrive malheureusement l'heure de la séparation, chacun repartant chez soi. Une étreinte, un baiser rapide sur les lèvres et revoici mon bel Italien qui repart une fois en me faisant la promesse d'une nouvelle journée bientôt... Un peu mélancolique, il faut reprendre le RER puis le bus, la tête un peu ailleurs, peut-être en Italie...

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