j'avoue

je suis une grande amoureuse! je ne pourrais jamais me passer des hommes et pourtant...... J'ai aimé des femmes aussi. Une en particulier.

Le monde est heureusement fait. Le week-end entier à penser et à rêver ces yeux et cette fin de journée, la nuit qui s’étend doucement sur Paris, il n’y a pas encore grand monde au bar. Pas grand monde, à part mon cœur qui éclate tout d’un coup, qui se brise en mille morceaux sous l’effet de son sourire. J’avais oublié la douceur de son regard. Une vitre nous sépare. Ma tête explose. Je ne vois pas, je devine son corps, je le connais par cœur et rares sont les femmes qui peuvent dire la même chose !

Je quitte à peine d’autres bras, sur mes lèvres encore le goût de l’autre et là… Il me semble que son parfum vient soudain m’envahir. Je sens sur ma peau sa main qui se promène, son premier baiser, effarouché, timide, du bout des lèvres. Alors que plus tard, ce ne fut qu’élans passionnés !

Ses courbes sont parfaites, ses yeux ne voient que moi, de l’autre côté de la vitre, la discussion tourne court, pourvu que nous soyons ensemble. Je me retiens pour ne pas me lever, poser ma main sur son épaule, lui faire un signe plus appuyé que ce sourire idiot que j’offre au vent et à la rue.

Le sourire conquérant, enfin, je savoure l’instant ! Les images reviennent… Enlacements sans fins, prénoms murmurés, baisers multiples, pas une parcelle de corps ne sera oublié. Sa tendresse, sa douceur, ses hésitations. Je tombe amoureuse d’un coup… Je prends ses mains sans cesse… Tout à l’heure encore, quel mal j’ai eu à ne pas les saisir, « retiens-toi » me chante mon esprit qui se croit malin ! La sienne effleure ma joue : « tu avais un cil »… Ce rire de gorge est si troublant. Les yeux dans les miens, cette main… que ne donnerai-je pour qu’elle reste là ? A sa place, sur ma joue. Je respire de plus en plus mal. Un sourire échangé, plein de promesses, d’espoirs ou de souvenirs ? Je ne sais plus ce que je dis, les mots sortent sans que je n’arrive à les contrôler… En face de nous, un ami vient d’arriver qui sourit lui aussi. Comme un vieux couple qui serait trois on écrit à haute voix nos mémoires de guerre. Une autre main, je passe mon bras pour prendre mon paquet de cigarettes, mes doigts deviennent otages des siens. Tout va vite, très vite, j’effleure sa cuisse, fais semblant de rougir. Je n’ai pas honte. Nous rions, doux interlude ! Autour de nous, on s’agite, les gens continuent à vivre. Nous nous fichons de ces autres qui nous empoisonnent ! Le trouble s’est immiscé, implacable, la conversation se fait à voix murmurées, des banalités, des « tu m’as manqué » mélangés, un « je pense toujours à toi tu sais » ponctué d’un rire forcé. Je donnerai tout pour que nous soyons à nouveau ensemble. Je retombe, je reflanche.

Le métro nous enlève, proximité forcée. Je me noie dans ses yeux, sa voix m’envoûte, je ne veux pas que nous nous séparions. Une promesse de se revoir, nos corps qui s’enlacent dans une étreinte que l’on sait brûlante. Encore un instant, nos lèvres se rapprochent dangereusement. Une tête se tourne au dernier moment. Je n’effleure que sa joue, mine déconfite, rage au cœur… Barbara me revient en tête « on se le dit et on y croit que c’est pour la première fois »… Là, je sais que c’est vrai… J’étais sa première fois, elle si belle… J’effleure encore d’un sourire sa bouche et laisse traîner ma main sur sa joue. « appelle-moi » elle me regarde et promets d’un « oui »… Elle s’en va et se retourne une fois de plus, revient vers moi et lâche ces mots l’air de rien : « toi aussi, tu m’as manqué".........

Si je dois disparaître demain, au moins j'aurais tout aimé.........

Comments

[marie]

Joli texte...........