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une vie normale ou presque...
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15 février 2015

le compliment inattendu

"On se le dit et on y croit que c'est la première fois"...Barbara avait tort... pour une fois... Au beau milieu de l'hiver, cela devient une tradition ce déjeuner chez mon bel italien, celui qui a failli être... celui qui aurait dû, celui qui aurait pu... celui qui n'a pas été, celui qui est resté malgré tout un ami, après tout ce que la vie ne nous a pas apporté, à part cet amour commun de la littérature et de la musique classique et un profond attachement l'un à l'autre.

Comme à chaque fois, j'ai mis un soin particulier à ma tenue, sachant qu'il en faisait autant de son côté. Un dernier mail de sa part, hier au soir "sortez de la gare par la place principale, je viendrai vous chercher en voiture...." Aurait-il craqué pour la jolie Maserati dont nous avions parlé la dernière fois? ou se serait-il racheté la belle Alfa coupée qu'il avait lorsque nous nous sommes rencontrés? Je dois l'avouer la déception fut bien présente lorsque je le vis au volant d'une japonaise et non d'une italienne rouge! Mais il était là et moi avec lui alors que m'importait la voiture... D'autant plus que le geste était réellement galant de sa part puisqu'il ne pleuvait pas et que nous avons souvent le trajet jusqu'à chez lui à pied. Arrivés enfin, nous nous sommes posés dans un de ses fauteuils Chesterfield que j'aime tant. Son pantalon en velours, sa veste et son foulard de facture italienne (évidemment, il ne sait même pas qu'il existe d'autres créateurs qu'italiens!), ma robe (achetée 15€ dans un bazar chinois près de la République mais qui fait quand même son effet!), savourant un verre de vin rouge de Bourgogne, hommage rare de sa part à ma région aimée et discuter avant de passer à table des derniers livres lus, de sa trouvaille du CD de notre chanteuse d'opéra préférée (Renée Fleming, pour ceux qui ne connaissent pas un régal pour les oreilles autant que pour les yeux tant elle est belle!). Et des choses à se dire, on en trouve toujours pleins. Des sourires échangés sur un souvenir qui vient effleurer d'un bout d'aile. Il se lève me montre une photo en souriant... Mon Dieu, j'ai eu vingt ans... Quelle gamine sur cette image qui me semble presque avoir une couleur sépia. Notre première soirée "officielle" tous les deux chez des amis à lui. Ils se sont séparés depuis, j'ai appris la nouvelle avec une réelle tristesse car ils formaient un fort joli couple. La photo un peu guindée est toutefois pleine de complicité. Sa main est un peu plus bas qu'elle ne devrait décemment être, ma tête sur son épaule semble y être trop bien posée pour que ce soit la première fois. J'ai rougi comme une adolescente prise en flagrant délit de premier amour... alors qu'il ne l'était pas. Il a ri lui tout à l'heure, dans son pantalon de velours, tournant doucement son verre de vin dans sa main: "vous étiez charmante.... et vous l'êtes encore plus maintenant"... Là, c'est à cet instant précis, à cette phrase banale que je l'ai à nouveau adoré, juste pour ça, pour une phrase sans doute anodine pour lui mais qui était EXACTEMENT ce dont j'avais besoin en cette journée grise et hivernale. Un compliment qui tombait parfaitement, comme le pli de son pantalon sur sa paire de Berlutti, comme sa main le jour de cette photo sur mes reins, comme son regard dans le mien en disant ses mots. Nous avions vingt ans de moins tous les deux à nouveau et nous en sommes rendus compte en même temps... Vingt ans avaient passé depuis ce cliché et depuis nous... pourtant, nous étions toujours là, devisant des mêmes choses sans doute que lors de cette soirée (musique et littérature)...

Tout se serait divinement déroulé sans un magnfique "merde! l'osso bucco!!"... Ha oui... C'est vrai... J'étais là pour déjeuner aussi!

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