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une vie normale ou presque...
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24 décembre 2015

Les must have en clinique psy!

Je pense que vous vous en doutiez un peu: passer les fêtes dans une maison de repos clinique psy, on a vu plus fun faut se l'avouer!

Heureusement (si j'ose dire), y a des moyens de tenter un moment moins moche que ce que l'on croit! D'abord, quand on arrive, se mettre le personnel soignant dans la poche. le premier jour, vous avez le droit de pleurer. Ca fait du bien et ça émeut. Le côté"pauvre petite chose paumée", ça marche à tous les coups. En fait, faut être logique avec soi-même, le premier jour on pleure beaucoup. On se demande ce qu'on fout là, on culpabilise à fond, on regrette les boîtes de médocs avalées, on se dit qu'on aurait pu tenir le coup encore un peu et être en famille pour les fêtes. Et puis, au bout d'un moment, les larmes tarissent d'elles-même, comme des grandes. Vous avez alors droit au grand sourire de l'infirmière:"ha! je préfère vous voir comme ça!". Mouais, la douleur est toujours là quand même. Elle a juste choisi de se taire un peu et puis pleurer, ça fait mal à la tête! "Sois sage, ô ma douleur et tiens-toi plus tranquille", on pense à ce vieux Baudelaire, mais faut admettre aussi qu'il a plutôt mal fini lui aussi. Dans son sac, on a un paquet de clopes alors on décide de se lancer dans le grand bain et on sort s'intoxiquer un peu. On dit poliment bonjour aux gens qui nous semblent être de vrais zombies. Nous, à part les yeux rouges explosés d'un lapin atteint de la mixomatose d'avoir trop pleuré, on ne vaut pas mieux. On n'a pas encore de vêtements donc on traîne dans un vieux pyjama de papier bleu genre.... ben genre moche, je vois pas d'autres mots! Personellement, j'ai tenu trois jours déguisée en schtroumpf!

Les cigarettes font partie des choses essentielles dans la vie de cette jolie maisonnette. D'abord, il y a un côté social (oui, comme dans les soirées où l'on connaît personne et où l'on fume pour se donner un genre!). Ensuite, on va découvrir la solidarité entre tarés patients. En cas de dèche de sèche (ho! j'en suis fière de celui-là!), y a toujours quelqu'un pour vous en proposer une. Ensuite, ne nous voilons pas la face, la clope, ça calme, ça aide à tenir le coup parce que les journées sont longues, voire interminables. Enfin, ça détend, ça permet de penser à autre chose.

Les livres. Bon, là, c'est tellement évident que je ne suis pas sûre que ça vaille un paragraphe mais quel bonheur quand enfin vous ouvrez les pages du premier livre qu'on vous apporte. Ca pourrait être les aventures Oui-Oui que la joie serait égale. Depuis six jours que je suis là, j'en ai déjà dix sur ma table de nuit. Je vais de l'un à l'autre (d'un autre côté, je fais toujours ça!). On n'a pas toujours envie de regarder la télévision (et les programmes de Noël, bonjour l'angoisse!), pas toujours le coeur à écrire, pas envie d'aller faire des mondanités parce que c'est pas le moment alors on se réfugie dans les mots. Ceux des autres. Des polars, des livres de Sagan (ça, c'est personnel!). Mais bon, les livres chez moi c'est une longue histoire d'amour. Alors forcément, un seul et mon ciel s'illumine!

Les coups de fil des copains. C'est sans doute ce qui fait le plus de bien. Bien sûr, les mots sur internet ou les sms font un bien fou mais entendre la voix de quelqu'un qu'on aime et discuter de tout SAUF de ce pourquoi on est là et ce sonjt quelques minutes de ravissement. Rire de vieux souvenirs et puis comme quand on rit entre patients, tout d'un coup, la voix qui s'étrangle un peu. Les larmes qui commencent à couler. Mais on sait que la personne au bout du fil ne dira rien. Le silence n'est pas gênant. Elle sait, elle est au courant. Elle connaît la raison de ces "petites vacances forcées". Elle va trouver les mots qui sans forcément consoler vont calmer.

Le sommeil. Les journées sont longues, très longues, interminables, désespérément infinies. On ne cesse de nous répéter "tu es là pour te reposer" et fatiguée, je le suis. On a enfin trouvé le bon traitement pour que je dorme bien la nuit mais avant ça, il y a des siestes dans la journée. Sans culpabiliser surtout. Entre les médicaments et l'ambiance pas toujours folichonne, le sommeil est un refuge, un moment à soi, un plaisir égoïste auquel on s'abandonne avec délice.

Ce matin, je me suis maquillée. Pour personne. Enfin, si.... Pour moi... Le hamster sort de sa roue petit à petit. 

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